Mercredi 06 fèvrier : Transfert maritime vers Bagan et Naufrage !!!
Parcours du jour : 175 kilomètres
Réveil matinal à 4h. Pas de petit-déjeuner et nous partons en taxi pour
l’embarcadère du slow boat, le bateau local qui fait la liaison sur la rivière
Ayeyarwaddy entre Mandalay et Bagan. Ce bateau est destiné aux birmans pour le
transport de marchandises et de personnes vers les villages le long de la
rivière. Quelques chaises en plastique sont mises à la disposition des
backpackers, qui ne veulent pas utiliser les services des bateaux express,
exclusivement destinée à la clientèle touristique. Nous nous acquittons des 2
billets et allons nous installer. Les birmans sont installés sur des nattes et
emmitouflés dans des couvertures, car le fond de l’air est frais. Nus avons le
plaisir de retrouver Nous partons vers 5h30. Le bateau construit en 1955 est
d’origine japonaise. La rivière s’éveille doucement en attendant le lever du
soleil, qui arrive au niveau de Sagaing. Nous passons sous les 2 ponts. Les
pécheurs relèvent leur filet. A bord, la vie s’organise autour d’une petite
buvette et les vendeuses de fruits et légumes. Les enfants jouent sur le pont. Nous
faisons la connaissance de nos voisins de chaises, Cécile et Laurent, partis
pour un tour du monde d’une année. Pour les suivre : http://vieautourdumonde.blogspot.fr.
Sur les rives, les chars à bœufs sont attelés pour partir aux champs. Nous
suivons la même route que de lourdes barges chargées de bois de teck. Le niveau
de l’eau est bas et à l’avant des barges, des canots sondent le fond de la
rivière à l’aide de longues perches et donnent la direction du flux, afin
d’éviter les bancs de sables qui changent en fonction des courants. Les vaches
sont soignées et lavées par leurs propriétaires. Nous arrivons à un premier
arrêt pour décharger des marchandises et des personnes. A l’accostage, c’est
l’émeute sur le quai et les vendeuses se précipitent avec leurs bananes et
leurs plateaux de victuailles. Le déchargement se fait très rapidement par une
armée de portefaix qui redescendent leurs charges en équilibre sur la tête. Sur
les rives, lessives et corvées d’eau sont le quotidien des femmes. Des
motopompes remontent l’eau pour irriguer les champs car la région agricole est
très riche. A chaque nouvel arrêt, c’est le même manège de chars à bœufs qui
attendent leur cargaison. Nous mangeons 2 cakes et de l’ananas frais. En fin
d’après-midi, les buffles vont se baigner. Et nous avons droit à un superbe
coucher de soleil. Avec la venue de la pénombre, nous sommes assaillis par des
nuées d’insectes volants qui virevoltent autour des points lumineux et se
posent sur tout ce qui est clair. Nous décidons de nous mettre à l’abri dans
une pièce sans électricité et dans la pénombre. Certes, il y a tout de même un
inconvénient, c’est l’odeur des toilettes attenantes. Tout à coup, vers 20h,
les 2 sondeurs installés à la proue, annoncent des niveaux d’eau de plus en
plus bas. Puis, nous entendons distinctement le fond du bateau racler le fond
sablonneux, puis arrêt. Nous sommes bloqués sur un haut-fond. Pendant une
petite heure, le capitaine va tenter des manœuvres désespérées pour nous sortir
de ce mauvais pas, mais sans succès. Nous comprenons rapidement, que nous
allons devoir passer la nuit, ici. Tout le monde s’organise comme il peut. Il
ne reste à bord que des backpackers. Heureusement, nous sommes déjà installés
sur une grande banquette en bois dur, très dur. Nous somnolons entre les
ronflements et les cris désespérés d’une jeune fille, aux toilettes, en face de
gros cafards.
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