C’est au petit matin que nous nous
réveillons, le navire est en train d’accoster sur le port d’Eilath. Cité de
l’ancien Testament, cette cité eut une grande importance au temps du Règne
d’Israël et en particulier sous le règne de Salomon (970-928 avant J-C), quand
elle fut utilisée comme port pour les échanges vers la péninsule arabique et la
corne de l’Afrique. Elle fut un centre militaire romain important avec le nom
d’Aelena. Siège actuel d’un important port, c’est également un centre
touristique et climatique de haut niveau, grâce aux caractéristiques
subtropicales de la Mer Rouge. Elle est adjacente au village égyptien de Taba,
au sud et à la ville portuaire jordanienne d’Aqaba, à l’est. J’arrive à temps
pour le lever de soleil, puis nous rejoignons notre groupe, récupérons nos
passeports et la fiche d’immigration, puis nous passons à l’immigration
israélienne. Très perspicace, elle interroge tout le monde individuellement.
Cela se passe bien et nous arrivons à notre bus où nous faisons connaissance de
notre guide Daniel qui vient de Jérusalem. Nous quittons la ville qui est très
animée en raison des vacances de la Pâques juive. Direction le nord en
direction de la mer morte, nous longeons le désert du Sinaï puis celui du
Néguev. Nous trouvons d’immenses étendues de serres qui grâce aux techniques
totalement maitrisées d’irrigation et de gouttes à gouttes permettent à Israël
d’exporter tous les fruits tropicaux vers l’Europe et de faire 40% de l’exportation
des tomates européennes. Les usines de dessalement d’eau de mer sont tellement
au top que l’eau fournie est de qualité minérale. Des canalisations d’eau
courent tout le long de la route. Les très
nombreux véhicules neufs aperçus sur le port ce matin sont en transit entre
Eilath et le port d’Ashdod sur la méditerranée, ceci afin d’éviter le canal de
Suez et sont ,ensuite, transbordés vers l’Europe . C’est plus de 4000 véhicules
qui sont transportés par camions toutes les semaines. Une voie ferrée est même
en fin de construction pour éviter de surcharger les routes. D’immenses champs
de panneaux photovoltaïques fournissent l’électricité aux nombreuses fermes
d’élevage de bovins. Plus loin, ce sont des champs de palmiers dattiers qui
poussent par irrigation en plein désert. Puis, nous longeons un parc de conservation
animalière où autruches, guépards, antilopes sont protégées. Un petit arrêt sur
une aire de station service et notre conducteur se fait verbaliser car il a laissé
son véhicule tourner avec la climatisation plus de 3 minutes. Le règlement, c’est
le règlement. Des oiseaux ont investi un palmier mort pour en faire de nombreux
nids. Nous croisons d’immenses lits
d’oueds qui alimentés par les pluies et la fonte des neiges de zones plus au
nord provoquent chaque hiver d’énormes inondations. Nous continuons à descendre
pour arriver sur les rives de la Mer morte à -420 mètres sous le niveau de la
Mer. Tous les minéraux, magnésium, brome, potasse sont exploités dans d’énormes
usines qui exportent une grande partie de leur production vers l’Inde. Le niveau de la Mer Morte, originellement
alimentée par le Jourdain, lui aussi exploité pour irriguer, descend
dramatiquement, aussi un projet, qui devrait être fini d’ici 5 ans , est de
construire un canal depuis la Mer Rouge. En faisant 3 cascades qui permettront
de produire de l’électricité, le niveau devrait remonter de 50 centimètres. Ce
projet permettra aussi la construction de lacs artificiels le long du désert et
ainsi de le rendre vert. Nous arrivons
sur le site de la forteresse de Massada,
inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2001. Massada a été
construite comme un complexe de palais-forteresse de style romain oriental
antique par Hérode, le roi de Judée, en 42 av J-C pour se protéger en cas de
révolte ou de troubles. C’est ici qu’après la chute de Jérusalem en 73 ap J-C
que 960 juifs, soldats, femmes et enfants se barricadèrent pour résister à
l’attaque des soldats romains. Alors que ceux-ci s’apprêtaient à faire irruption
dans la place, ils préférèrent s’y suicider et échapper ainsi à un inexorable
destin d’esclavage. C’est encore aujourd’hui le symbole de l’identité culturelle
juive. Nous empruntons un téléphérique afin de monter les 450 mètres d’altitude
et atteindre le sommet du mont qui forme un grand plateau de 650 m de long sur
100 de large. Les fouilles, au fil des années , ont permis de remettre à jour
des palais, des piscines et d’immenses citernes d’eau permettant d’imaginer que
le palais d’Hérode devait être un vrai paradis en plein désert de Judée. Notre
guide, puits de sciences et tragédien nous fait revivre les événements qui se
sont déroulés sur place. Le site est superbe et la vue sur la Mer morte et les
monts environnants sont exceptionnels. Un bout d’une heure, nous reprenons le
téléphérique, mais un personne s’étant blessée sur le chemin qui permet l’accès
à la forteresse à pieds, nous assistons à la mise en place d’équipe de
sauvetage qui descend en rappel à partir du téléphérique. Séquence émotion.
Retour au bus et nous reprenons la route pour rejoindre un hôtel au bord de la
mer Morte. Un excellent déjeuner mitonné de plats typiquement locaux et nous
allons pouvoir bénéficier des bienfaits de l’eau salée. Un petit tour dans un
centre pour nous changer. Les femmes d’un coté et les hommes de l’autre, dans
une grande pièce commune, nous nous mettons en maillot. Puis, mise en
flottaison dans l’eau qui , du fait de sa densité, vous fait flotter. Les
sensations sont curieuses. Au bout d’une quinzaine de minutes, il faut sortir
car cette eau est très agressive à long terme. Elle permet le traitement de
beaucoup de maladies de peau. Une bonne douche pour bien nettoyer le sel et la
peau est étonnamment toute douce. Retour en bus par la même route pour
rejoindre notre bateau. Nous avons la chance de voir un superbe coucher de
soleil sur le désert du Néguev avant de rejoindre le port. Une petite collation
et au lit car nous sommes bien fatigués par ces deux journées consécutives
d’excursion.
Demain, journée en mer afin de
rejoindre le canal de Suez.
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