mardi 13 mars 2012

Mardi 13 mars : Randonnée aux villages et à la cascade de Tat Suong

Parcours du Jour : 14,91 Kms

Bonne nuit, les chants des cigales et de la cascade toute proche ne nous ont pas empêchés de bien dormir. Un excellent petit-déjeuner baguette sur la terrasse. La rivière est déjà prise d'assaut pour la toilette matinale. A 8h, nous rejoignons notre guide pour la randonnée. Nous commençons par le chemin emprunté la veille et nous arrivons à un village katu. Une maison des esprits est au centre du village. Interdiction formelle d'y pénétrer, sous peine d'un buffle pour le village, d'une amende de 5.000.000  kips et 3 mois d'emprisonnement. Chaque année, au moment de la pleine lune de mars, un sacrifice rituel a lieu en hommage à l'esprit du village. Pendant la cérémonie, les hommes portent des masques en bois, brandissent des lances et des boucliers, puis dansent autour des buffles au centre du cercle formé par leurs maisons. Après la danse, les buffles sont sacrifiés à coups de lance. La viande est ensuite distribuée entre les villageois. Chaque famille en place un morceau dans un panier hissé au sommet d'un mât devant sa maison, en offrande à l'esprit. Nous nous promenons au milieu des villageois, qui ramassent de la bouse de vache, vendue comme engrais dans les marchés.
Nous quittons le village et dans les abords, nous traversons des plantations de café. Ce kaa-féh lao produit des grains parmi les meilleurs et les plus chers de la planète. Robusta, arabica typica et arabica furent plantés par les Français dans les années 1900. Envoyé en France, par bateau, ils devinrent le champagne des cafés. Actuellement, ce café est commercialisé dans le cadre de coopératives du marché équitable.  Nous continuons au milieu de champs d’écobuage. Tout brûle pour permettre une bonne récolte l’année suivante. Les bois qui pourraient être utilisés comme bois de combustion ou de cuisine sont laissés à l’abandon. Nous parvenons au village suivant. La chute de Tat Suong, tant attendue, est sans eau, car l’eau est détournée pour alimenter une station hydroélectrique. Nous poursuivons en passant le long de la rivière où c’est le grand nettoyage. Tout y passe, casseroles, tapis de sol, etc..
Au village karen suivant, la population fume avec des bambous, transformés en narguilé. Et à première vue, le tabac doit être un peu mélangé à des substances illicites car les yeux des fumeurs en disent long sur leur état. Les paraboles servent aussi à faire sécher des légumes au soleil. Des gamines sortent de l’école en tenue identique.  Sous un grenier à riz, des cercueils taillés dans un tronc d’arbre attendent leur client. Car, ici, il faut avoir taillé son cercueil et le mettre en attente d’utilisation. Comme tous les autres villages, la maison de l’esprit est centrale. Des cochons énormes dorment tranquillement. Nous reprenons la piste et traversons de nouveau des paysages lunaires et brûlés. Nous arrivons au bord de la rivière. Tous les enfants sortant de l’école y jouent, à coté des éléphants d’un centre de dressage. Nous arrivons au point de départ, après12 kilomètres , les derniers sont un soleil de plomb. Nous déjeunons et nous désalterons sur la terrasse de la guesthouse. Une bonne sieste de récupération et vers 16h, nous retournons au bord de la rivière pour assister au bain des éléphants. Beaucoup d’enfants jouent dans le courant et sautent dans l’eau. Le courant est assez puissant et il faut faire attention aux rochers. Je me mets à l’eau avec les enfants, lorsque les éléphants arrivent. Ils sont 3 et obéissent à leur cornac au doigt et à l’oeil. Les enfants utilisent une partie du courant, comme toboggan, je tente à mon tour, mais, les rochers me bloquent rapidement. Le soleil se couche doucement et nous rentrons en direction de la chambre. Des gamins à l’aide de longs bâtons et de glue attrapent des cigales sur le tronc d’arbres, cela fera un excellent dîner.
Demain, nous retournons sur Pakse, puis Champasak.

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